Gilbert du Motier de La Fayette
- La Fayette
Gilbert du Motier, Marquis de La Fayette, dit "La Fayette", né le 6 Septembre (1757) au château de Chavaniac, paroisse de Saint Georges d'Aurac, province d'Auvergne, actuellement Chavaniac Lafayette dans la Haute Loire, et mort à 76 ans le 20 mai (†1834) à Paris, ancien 1er arrondissement, est un aristocrate d'orientation libérale, officier et homme politique Français, qui a joué un rôle décisif aux côtés des Américains dans leur Guerre d'Indépendance contre le pouvoir colonial Britannique, ainsi que dans l'émergence en France d'un pouvoir Royal Moderne, avant de devenir une personnalité de la Révolution Française jusqu'à son émigration, son arrestation et sa mise en prison pour 5 ans en (1792), puis un acteur politique majeur des débuts de la monarchie de Juillet. Surnommé "le héros des deux mondes", il est l'un des 8 citoyens d'honneur des Etats Unis d'Amérique. Après la révolution de (1789), La Fayette décide de signer tous ses courriers d'un "Lafayette" en un seul mot, en réaction contre le système Nobiliaire. C'est aussi la graphie utilisée par ses contemporains jusqu'à sa mort.
Elevé, en son absence, par ses Tantes et sa Grand Mère, il passe à Chavaniac une enfance libre et protégée et rêve, à 9 ans, de chasser la bête du Gévaudan.A l'âge de 12 ans, le Marquis de La Fayette se trouve orphelin et seul héritier potentiel de la fortune de son Grand Père Maternel, le Marquis de La Rivière, qui meurt à son tour le 24 Avril (†1770) et lui laisse une rente de 25.000 livres. A la même époque un autre Oncle meurt et lui laisse un revenu annuel de 120.000 livres, faisant de lui l'un des hommes les plus riches de France. C'est son arrière Grand Père, le Comte de La Rivière, ancien lieutenant général des Armées du Roi, qui le fait venir à Paris pour son éducation.
Il étudie jusqu'en (1771) au collège du Plessis, actuel lycée Louis le Grand, et suit parallèlement une formation d'élève officier à la compagnie des Mousquetaires Noirs du Roi. Il suit également les cours de l'Académie Militaire de Versailles. Le 11 Avril (1774), à 17 ans, il épouse Marie Adrienne Françoise de Noailles ((1759)-(1807) fille du duc d'Ayen, dotée de 200.000 livres . C'est un "mariage arrangé". Sa belle famille, une des plus anciennes de la Cour de France et apparentée à Madame de Maintenon, permet à La Fayette d’être présenté à la Cour au Printemps (1774). De ce mariage naîtront 4 enfants, 1 fils et 3 filles.
- la Guerre d'Indépendance Américaine
La participation de La Fayette à la Guerre d'Indépendance des Etats Unis (1775-(1783) lui a valu une immense célébrité et une place symbolique pour avoir été le trait d'union entre les Américains et la France, lui valant d'être surnommé "le héros des deux mondes". Et ce qui fait de La Fayette le symbole du soutien Français aux Insurgés d'Amérique, c'est son jeune âge 19 ans et les circonstances de son départ de France, sans l'autorisation officielle du Roi favorable à la paix, finançant le voyage de ses propres deniers. C’est le jour même du "Fameux dîner de Metz" que le jeune officier prend la décision de partir combattre pour l'indépendance de l'Amérique. Après un voyage en Angleterre destiné à tromper espions anglais et opposants français à son entreprise, il s'échappe et gagne Bordeaux.
Revenu à Bordeaux, il y apprend qu'il serait sous le coup d'un ordre d'arrestation. Le jeune Capitaine se fait réformer de l'armée le 11 Juin (1776) puis, grâce au soutien du comte de Broglie et à ses futurs protecteurs le baron de Kalb et Silas Deane, diplomate et commissaire des Insurgents, signe à Paris le 7 Décembre (1776) son engagement dans l'armée Américaine, comme Major Général. Le comte de Broglie, chef du "cabinet secret" de Louis XV qui souhaite aider discrètement les Insurgents contre la Couronne britannique, lui fait financer secrètement l'achat de La Victoire, un navire de 200 tonneaux, avec seulement 2 canons, 30 hommes d’équipage et comme cargaison 5 à 6.000 fusils. Il fait prêter à ses compagnons le serment de vaincre ou de périr, puis rencontre le major Benjamin Huger, il est adopté par George Washington qu'il rencontre le 1er Août (1777) il est affecté à son état major comme aide de camp avec le titre de Major Général, et, malgré un accueil au début mitigé des membres d'un Congrès à Philadelphie, il participe aux combats dès l’été. Il reçoit une balle à la jambe à la bataille de Brandywine, le 11 Septembre (1777.
- en Virginie, Yorktown
Par sa motivation, son désintéressement, et sa constante présence à la tête du régiment de Virginie, finira par convaincre les chefs de la Révolution Américaine qu'il pouvait leur être utile. Le 6 Février (1778), une alliance officielle est enfin instaurée entre la France et le nouveau pays. Une flotte de 12 de bateaux, commandée par l'amiral d'Estaing est envoyée. Le mois suivant, il établira également des alliances avec plusieurs Tribus Indiennes. En Février (1779), de retour en France, La Fayette sait très habilement rendre populaire la cause des Insurgents et son expédition américaine auprès de l'opinion publique en France. La sanction qu'il reçoit pour avoir désobéi et quitté la France n'est que symbolique, puisqu'elle n'est limitée qu'à 10 jours d'arrêts, qu'il passe chez lui dans son hôtel de Noailles auprès de sa femme, Adrienne.
De retour aux Etats Unis en (1780) à bord de L'Hermione, il reçoit de George Washington le commandement des troupes de Virginie. Chargé d'opérer en Virginie contre des forces quatre fois supérieures en nombre. Par des marches forcées et des retours subits, il fatigue et harcele les troupes du Général Cornwallis, que le Britannique est forcé de le considérer comme un adversaire redoutable. La Fayette fait sa jonction avec les troupes de George Washington et du comte de Rochambeau, commandant le corps expéditionnaire Français de 6.000 hommes, pour se concentrer sur l'encerclement de Cornwallis à Yorktown. Les troupes Anglaises sont bientôt coincées sur la rive Ouest de la baie de Chesapeake, dans l'impossibilité de recevoir des secours ou d'évacuer par mer du fait du blocus effectué par l'amiral de Grasse, qui, le 5 Septembre (1781), a repoussé victorieusement la Royal Navy à la bataille de la Chesapeake. Ce verrouillage permet aux alliés Franco Américains de remporter, le 17 Octobre (1781), la victoire décisive de Yorktown. La Fayette est fait citoyen du Maryland par l'Assemblée générale de cet Etat le 28 Décembre (1784) ce qui lui confère de fait la Nationalité Américaine. Il rentre en France en (1782) et est promu Maréchal de Camp.
- La Fayette sous la Révolution
Le Marquis de La Fayette en (1792) va dès lors cultiver son aura et se mettre au service des idées les plus généreuses de son temps. Le 17 Février (1788), il crée avec Brissot et l'abbé Grégoire " la Société des Amis des Noirs", pour l'Abolition de la Traite et de l'Esclavage. Enfin survient la Révolution. La Fayette est élu député de la noblesse de Riom aux états généraux. Dès le 11 Juillet (1789), à l'Assemblée Nationale, il présente un projet de Déclaration Européenne des Droits de l'Homme et du Citoyen, dont s'inspirera le "Bill of Rights américain de Décembre (1791)". Le 13 Juillet, il est élu Vice Président de l'Assemblée et le 15 Juillet, prend la tête de la Garde Nationale. Le 17 Juillet, il invite ses troupes à arborer une Cocarde Tricolore, est ce un hasard si l'on y retrouve les 3 couleurs de la bannière Américaine ?. Mais il ne tarde pas à être tiraillé entre son obligation de protéger le Roi et son désir de faire progresser les idées Libérales de la Révolution.
Lorsque les Parisiennes vont chercher le Roi à Versailles le 5 Octobre (1789), il se montre maladroit dans la défense du château. Il n'en promet pas moins au Roi et à sa famille de les défendre quoi qu'il arrive. Cela n'a pas l'heur de rassurer la Reine Marie Antoinette, qui le déteste.
Le Marquis de La Fayette, surnommé "Héros des Deux Mondes", tient son heure de gloire le 14 Juillet (1790), à l'occasion de la Fête de la Fédération, quand il prête serment devant le Roi au nom de la Garde Nationale. Son étoile se ternit lorsque le Roi et sa famille tentent de s'enfuir et sont rattrappés à Varennes le 21 Juin (1791), sans qu'il ait pu soupçonner quoi que ce soit. Un mois plus tard, le 17 Juillet (1791), sur le Champ de Mars, La Fayette et ses Gardes sont violemment pris à partie par des centaines de Sans Culottes venus signer une pétition du club des Cordeliers réclamant l'instauration de la République. La Garde Nationale tire. Une cinquantaine de manifestants sont tués. C'est la 1ère fracture entre le Marquis libéral et la Révolution. Après la chute de la Monarchie, le Général de La Fayette, menacé d'arrestation, prend la fuite avec une partie de son état major. Il est incarcéré par les Autrichiens qui ne goûtent pas particulièrement ses idées Révolutionnaire. Libéré 5 ans plus tard grâce à une clause particulière du traité de Campoformio négocié par Bonaparte, il revient en France sous le Consulat mais se tient à l'écart de la vie politique jusqu'à la chute de l'Empire, en (1814).
- les 100 jours
La Fayette âgé Pendant les Cent-Jours qui suivent le retour de Napoléon 1er de l'île d'Elbe, La Fayette prend fait et cause pour l'Empereur et se fait élire député à la Chambre des Représentants. Mais après Waterloo, il intervient pour obliger l'Empereur à un retrait définitif. En (1818), sous le règne de Louis XVIII, La Fayette, encore auréolé par son passé Américain et Révolutionnaire malgré la soixantaine , se fait élire député de la Sarthe. Toujours à la pointe du Libéralisme, il participe aux manigances de la Charbonnerie et, en (1825), s'offre un voyage Triomphal aux États-Unis. Lorsque la Révolution des "Trois Glorieuses" chasse Charles X du pouvoir, La Fayette retrouve à près de 73 ans le Commandement de la Garde Nationale. Le 31 Juillet (1830), il accueille à l'Hôtel de ville de Paris le Duc Louis Philippe d'Orléans, qui est comme lui un Noble Libéral attaché à la Révolution. Le "Héros des Deux Mondes" convainc les insurgés Parisiens de porter le Duc sur le trône comme Roi des Français en le présentant comme "la meilleure des républiques". Chacun veut alors croire qu'avec un Monarque Constitutionnel tel que Louis Philippe, la Démocratie et la Paix Civile seront aussi bien assurées, sinon mieux, que sous un régime Républicain.
Le "Héros des Deux Mondes" meurt à 77 ans en pleine gloire. Il est inhumé à Paris dans le petit cimetière de Picpus, près d'une fosse commune où furent ensevelis de nombreuses personnes Guillotinées sous la Révolution, y compris des membres de sa famille. Devant sa tombe se recueilleront en (1917) les 1ers Américains venus soutenir l'effort de guerre Français et l'un d'eux aura ce cri du coeur "La Fayette, nous voici !"
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